Logotype de l'IOAPC PARIS tenu par le chirurgien de l'épaule, chirurgien du genou et chirurgien de la cheville C. Charousset à Paris

Dr Christophe CHAROUSSET PARIS 8

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Épaule gelée (capsulite rétractile) : comprendre, traiter et retrouver la mobilité

Capsulite rétractile (épaule gelée) : causes, symptômes, diagnostic et traitements. Rééducation, injections et arthroscopie pour retrouver mobilité et qualité de vie.

Introduction

La capsulite rétractile, communément appelée « épaule gelée », est une affection fréquente mais souvent mal comprise. Elle provoque douleur, raideur et limitation progressive des mouvements de l’épaule, impactant fortement la vie quotidienne : s’habiller, conduire, dormir ou travailler deviennent des défis.

Cet article complet et pédagogique vous guide pas à pas : définition, mécanismes, diagnostic, traitements conservateurs et chirurgicaux, rééducation et pronostic. Destiné aux patients et à leurs proches, il vise à rassurer, informer et permettre de prendre des décisions éclairées avec le professionnel de santé.

Qu’est-ce que la capsulite rétractile ?

Définition et synonymes

La capsulite rétractile, ou « frozen shoulder » en anglais, est une inflammation chronique et une rétraction progressive de la capsule articulaire de l’épaule. Elle se traduit par une perte des amplitudes articulaires actives et passives, surtout en rotation externe et en abduction.

Synonymes courants :

  • Épaule gelée

  • Capsulite

  • Frozen shoulder

Physiopathologie : comment l’épaule se « fige »

La capsule articulaire de l’épaule devient inflammatoire, épaissie et rétractée. Des adhérences internes limitent les glissements entre l’humérus et la glène. Le résultat : douleur et diminution progressive et parfois sévère des mouvements, indépendamment d’une atteinte musculaire primaire.

Métaphore : imaginez une manche de blouson devenue rétrécie et collée sur le bras — chaque mouvement devient difficile et douloureux.

Prévalence et facteurs de risque

  • Prévalence générale : environ 2–5 % de la population, plus fréquente entre 40 et 60 ans.

  • Sexe : légère prédominance féminine.

  • Côté : souvent unilatérale, mais 10–20 % peuvent être bilatérales.

  • Facteurs associés : diabète (risque multiplié), pathologie thyroïdienne, AVC, chirurgie du membre supérieur, immobilisation prolongée, stress.

Exemple chiffré : chez les patients diabétiques, la prévalence peut atteindre 10–20 % et l’évolution peut être plus longue et plus sévère.

Signes et symptômes : reconnaître une épaule gelée

Stades cliniques classiquement décrits

La capsulite rétractile évolue classiquement en trois phases, sur plusieurs mois à plusieurs années :

  1. Phase douloureuse (phase « gelante ») : douleur progressive, parfois nocturne, amplitude encore relativement conservée mais douloureuse.

  2. Phase raide (phase « gelée ») : raideur marquée, douleur souvent moins intense au repos mais importante lors des mouvements; perte d’amplitude passive et active.

  3. Phase de récupération : récupération progressive des amplitudes, pouvant durer plusieurs mois.

Chaque phase peut durer plusieurs mois, et l’ensemble du tableau peut s’étendre sur 12 à 36 mois, parfois plus.

Symptômes typiques

  • Douleur sourde, souvent nocturne

  • Raideur progressive, perte de rotation externe

  • Difficulté pour lever le bras, se coiffer, s’habiller

  • Perte de force relative liée au manque d’usage

Signes d’alerte nécessitant une consultation urgente : fièvre, traumatisme récent sévère, déficit neurologique associé (engourdissements persistants, paralysie).

Diagnostic : examens et démarches

Examen clinique

Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique :

  • Mesure des amplitudes passives et actives : limitation globale, surtout en rotation externe et en abduction.

  • Tests fonctionnels : difficile de mettre la main derrière le dos, de se laver la nuque, de garder l’équilibre d’un objet.

  • Douleur à la mobilisation passive en phase inflammatoire.

Un médecin spécialisé (médecin généraliste, rhumatologue, chirurgien orthopédiste) réalisera ces tests et orientera les examens complémentaires si besoin.

Imagerie et examens complémentaires

  • Radiographies : servent surtout à éliminer d’autres causes (arthrose, fracture ancienne). Souvent normales.

  • Échographie : utile pour rechercher une tendinopathie associée (coiffe des rotateurs) ou une bursite.

  • IRM : peut montrer une capsule épaissie et des signes inflammatoires ; parfois réalisée si diagnostic incertain.

  • Biologie : tests sanguins si suspicion d’une cause systémique (diabète, thyroïde, inflammation).

Conseil pratique : l’absence d’anomalies majeures à l’imagerie n’élimine pas la capsulite si l’examen clinique est évocateur.

Causes et facteurs déclenchants

Causes primaires et secondaires

  • Capsulite primaire : survenue spontanée, souvent sans cause évidente.

  • Capsulite secondaire : liée à une pathologie ou situation (post-traumatique, postopératoire, immobilisation, maladie métabolique).

Éléments déclenchants fréquents

  • Immobilisation prolongée (plâtre, immobilisation après chirurgie)

  • Traumatisme mineur ou chirurgie de l’épaule

  • Pathologies systémiques : diabète, dysfonction thyroïdienne, maladie cardiovasculaire, maladie pulmonaire

  • Âge et genèse idiopathique chez les 40–60 ans

Illustration : un patient diabétique qui se blesse légèrement l’épaule et réduit les mouvements par peur de la douleur peut déclencher une capsulite secondaire.

Traitements : de la prise en charge conservatrice au geste chirurgical

L’approche thérapeutique est graduée, centrée d’abord sur la réduction de la douleur et la restauration des amplitudes par rééducation. Les interventions invasives sont réservées aux cas réfractaires.

Objectifs thérapeutiques

  • Soulager la douleur

  • Restaurer progressivement la mobilité

  • Retrouver la fonction quotidienne

  • Prévenir la chronicité et les complications



Traitement médical et conservateur

Analgésiques et anti-inflammatoires

  • Paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour contrôler la douleur.

  • Corticostéroïdes oraux ou intra-articulaires pour réduire l’inflammation locale (effet souvent rapide mais temporaire).

Infiltrations intra-articulaires

  • Corticoïdes injectés dans l’articulation sous guidage échographique ou radiologique : réduction de la douleur et amélioration transitoire de la mobilité.

  • arthrodistension capsulaire

  • Alternatives : PRP (plasma riche en plaquettes) — données en cours d’évaluation ; peut être proposé pour favoriser la récupération tissulaire.

Rééducation fonctionnelle (pilier du traitement)

  • Kinésithérapie : mobilisation passive et active-assistée, exercices d’étirement progressif, renforcement isométrique et proprioception.

  • Exercices à domicile : programme quotidien pour maintenir les progrès.

  • Techniques complémentaires : thérapies manuelles, myofascial release, ondes de choc dans certains cas.

Physiothérapie adjuvante

  • Cryothérapie, chaleur locale, ultrasons selon tolérance

  • Approches complémentaires : acupuncture, stimulation neuromusculaire (électrothérapie) sophrologie, méditation peuvent aider ponctuellement.

Approches interventionnelles et chirurgicales

Quand la prise en charge conservatrice (rééducation + infiltrations) échoue après plusieurs mois, ou si la raideur reste sévère et invalidante, des options interventionnelles peuvent être proposées.

Manipulation sous anesthésie générale

  • Le chirurgien mobilise l’épaule sous anesthésie pour rompre les adhérences.

  • Risques : fracture, lésion de la coiffe, récidive possible.

  • Requiert une rééducation intensive après le geste.

Arthroscopie et arthrolyse (libération capsulaire)

  • Intervention mini-invasive réalisée en ambulatoire.

  • Permet de libérer la capsule adhérente sous contrôle direct, d’enlever les synéchies et de traiter d’éventuelles lésions associées (coiffe des rotateurs,)

  • Avantages : contrôle visuel, précision, récupération souvent plus rapide et durable qu’une manipulation isolée.

  • Après l’arthroscopie : rééducation immédiate et mobilisation intensive pour maintenir l’amplitude gagnée.



Autres techniques

  • arthrodistension capsulaire (distension capsulaire par injection de solution saline + cortisone) : peuvent aider à libérer partiellement la capsule.



Choisir la bonne option : décision personnalisée

La décision dépend de :

  • Durée et stade de la capsulite

  • Intensité du handicap

  • Réponse aux traitements conservateurs

  • État général du patient (diabète, comorbidités)

  • Attentes et disponibilité pour une rééducation post-opératoire intensive

Votre médecin expliquera avantages, risques et alternatives afin de choisir le plan adapté.

Rééducation : protocole et conseils pratiques

La rééducation est la pierre angulaire du traitement. Elle doit être progressive, quotidienne et bien encadrée.

Principes de base

  • Fréquence : exercices quotidiens, séances de kinésithérapie 2–3 fois/semaine selon sévérité.

  • Progressivité : débuter par mobilisations douces, puis augmenter amplitude et force.

  • Douleur contrôlée : un certain inconfort est attendu, mais la douleur aiguë pendant ou après l’exercice doit être limitée.

Exercices types à inclure

  • Pendule (balancement) : mobilisations douces pour diminuer la raideur.

  • Étirements en rotation externe : utiliser une serviette ou une canne pour augmenter progressivement la rotation externe.

  • Étirement en abduction et flexion : stratégies passives puis actives.

  • Renforcement isométrique et progressif des rotateurs et deltoïde.

Liste d’exemples d’exercices simples :

  • Balancement du bras vers l’avant et sur les côtés (pendule) — 1 à 2 minutes

  • Étirement dans l’encoignure de porte pour ouvrir la poitrine — 3 séries de 30 s

  • Rotation externe contre la porte ou avec bande élastique — 3 séries de 10 répétitions

  • Lever frontal progressif assisté (avec l’autre main) — 3 séries de 10

Conseil : demander une démonstration au kinésithérapeute et un programme écrit pour la maison.

Rééducation après arthroscopie

  • Mobilisation immédiate recommandée, souvent le jour même

  • Séances intensives premières semaines, avec étirements passifs et actifs

  • Objectif : maintenir l’amplitude gagnée et renforcer progressivement

Pronostic et résultats attendus

La capsulite rétractile peut être longue, mais la majorité des patients récupère une amplitude fonctionnelle satisfaisante.

  • Évolution naturelle : 1–3 ans typiquement.

  • Avec traitement adapté : accélération de la récupération, meilleure gestion de la douleur.

  • Après arthroscopie : résultats favorables dans la grande majorité des cas, récupération souvent plus rapide et durable.

Facteurs influençant le pronostic :

  • Diabète : évolution plus lente, risque de récupération incomplète

  • Âge et comorbidités

  • Adhésion à la rééducation

Statistique indicative : 70–90 % des patients retrouvent une amélioration significative de la douleur et de la fonction sur 1 à 2 ans, mais certains conservent une légère perte d’amplitude résiduelle.

Prévention et conseils pour éviter la récidive

  • Éviter l’immobilisation prolongée après blessure ou chirurgie ; reprendre progressivement les mouvements sous guidance.

  • Maintenir une activité régulière de l’épaule (exercices d’entretien) après guérison.

  • Contrôler les facteurs métaboliques : glycémie, thyroïde.

  • Consulter rapidement en cas de douleur prolongée et perte de mobilité pour initier une prise en charge précoce.

FAQ

Quels sont les premiers signes de la capsulite rétractile ?

Les premiers signes sont une douleur progressive de l’épaule, surtout la nuit, et une limitation progressive des mouvements, particulièrement la rotation externe. Si cela persiste plus de six semaines, consulter.

Les corticoïdes sont-ils dangereux pour l’épaule ?

Les infiltrations de cortisone sont généralement sûres et efficaces pour réduire l’inflammation et la douleur. Elles sont souvent réalisées sous guidage échographique. Les effets secondaires existent (élévation transitoire de la glycémie, risques infectieux très faibles) et doivent être discutés avec votre médecin.

La chirurgie est-elle toujours nécessaire ?

Non. La majorité des patients s’améliorent avec un traitement conservateur (rééducation, arthrodistension capsulaire). La chirurgie (arthroscopie et arthrolyse) est réservée aux cas réfractaires où la raideur reste très invalidante malgré un traitement bien conduit.

Combien de temps dure la rééducation après arthroscopie ?

La rééducation commence immédiatement et peut durer plusieurs semaines à mois. Les premières semaines sont cruciales pour maintenir l’amplitude gagnée. Un protocole intensif sur 6–12 semaines est fréquent, avec continuations à domicile.

Peut-on prévenir la capsulite après une chirurgie ou un traumatisme ?

Oui, en reprenant les mobilisations précoces sous contrôle médical, en évitant l’immobilisation prolongée inutile et en suivant un programme de rééducation adapté pour maintenir la mobilité.

Conclusion

La capsulite rétractile est une affection fréquente mais traitable. Le diagnostic repose surtout sur l’examen clinique ; la prise en charge privilégie la rééducation quotidienne, associée à des traitements médicaux (infiltrations, anti-inflammatoires) arthrodistension capsulaire et, si nécessaire, des techniques interventionnelles comme l’arthroscopie.

Ne laissez pas la douleur et la raideur s’installer : plus la prise en charge est précoce et adaptée, meilleures sont les chances de récupération rapide et durable. Si vous souffrez d’une douleur d’épaule persistante ou d’une limitation progressive des mouvements, prenez rendez-vous avec votre médecin ou un spécialiste de l’épaule pour évaluer votre situation et élaborer un plan personnalisé.

Appelez votre professionnel de santé ou demandez un avis spécialisé si :

  • la douleur persiste plus de 6 semaines malgré traitement de première intention

  • votre mobilité est fortement réduite et impacte vos activités quotidiennes

  • vous avez des antécédents (diabète, chirurgie récente) augmentant le risque

Retrouvez la mobilité de votre épaule : informez-vous, bougez progressivement et collaborez avec votre équipe soignante pour un retour aux activités en toute sécurité.

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