Dr Christophe CHAROUSSET PARIS 8
chirurgien@christophecharousset.fr
Une instabilité d’épaule peut donner plusieurs manifestations cliniques : luxations à répétition, douleurs, sub-luxations ou ressauts.
L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps qui se luxe le plus, car c’est aussi la plus mobile de l’organisme et donc les systèmes de stabilisation (surfaces articulaires, ligaments, bourrelet) sont les plus fragiles.
À la suite d’un premier épisode de luxation antérieure le plus souvent dû à un accident de sport, l’épaule reste "fragile" et peut se luxer pour des traumatismes de moins en moins importants, voire pour des gestes banals. Le mouvement luxant typique est celui de l’armé, c’est-à-dire en portant le membre supérieur en haut et en arrière.
Les examens complémentaires nécessaires pour confirmer le diagnostic et pour décider du traitement sont des radiographies de l’épaule et surtout un arthroscanner.
En cas de multiples récidives, en fait plus de trois épisodes, la seule possibilité thérapeutique est alors chirurgicale. En effet, la rééducation est insuffisante du fait de l’absence de muscle dans la région antéro-inférieure de l’articulation.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées :
Nous réalisons toutes les techniques sous arthroscopie depuis plus de 6 ans. Les voies d’abord sont réduites : plusieurs (1à 6). En plus du caractère esthétique, elles présentent l’avantage de ne léser aucun muscle et permettent donc une récupération plus complète. L’exploration de l’articulation est complète et permet d’affiner le diagnostic.
L’intervention offre de très bons résultats avec un faible taux d’instabilité récurrente,( 3%)*, un taux élevé de reprise du sport à des niveaux antérieurs aux blessures et un taux élevé de satisfaction des patients (90%)*.
Elle donne régulièrement de très bons résultats cliniques (environ 95 %).
* résultats rapportés lors du congrès de la Société Française d’Arthroscopie en décembre 2015.
Le principe est de placer une butée osseuse à l’endroit où "passe" la tête humérale, cette butée est réalisée par transfert de l’apophyse coracoide. Elle permet la reconstruction de la perte osseuse et elle renforce le ligament gléno huméral. étant prélevée par la même incision (Figures 3 et 4). La procédure de Latarjet utilisait initialement 2 vis comme moyen de fixation. Plus récemment le Pr Pascal BOILEAU (Nice) a développé une technique de fixation par 2 plaquettes (endo bouton) et câble (méthode du rivet), que nous utilisons maintenant systématiquement. Cette technique permet une fixation aussi forte, sans l'inconvénient des vis.
Le docteur Christophe CHAROUSSET chirurgien de l'épaule a dirigé le docteur Nicolas Gaujac en 2022 durant sa thèse de chirurgie orthopédique. Dans le cadre de cette thèse il a revu lors de luxations de l’épaule ou instabilités, les stabilisations chirurgicales type butées Latarjet d'épaule assisté par arthroscopie du docteur Charousset réalisé selon deux techniques différentes
La première technique utilisait un ancillaire dédié avec fixation par 2 vis et dans la deuxième technique un ancillaire spécifique avec fixation par 2 boutons ou endoboutons. Il a pu confirmer grâce à cette étude comparative que la technique par double endo bouton utilisée par visée postérieure était plus précise dans le placement de la butée et permettait d'avoir moins de complications. Cet article a été publié dans la revue KSSTA (Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc)) de l’European Society of Sports Traumatology, Knee Surgery and Arthroscopy en février 2024. Cet article confirme que les butées Latarjet d'épaule assistées par arthroscopie du docteur Charousset réalisées dans le cadre d'une instabilité antérieure de l'épaule avec luxation récidivante de l’épaule est une technique fiable et validée scientifiquement. L'utilisation d'un ancillaire dédié et spécifique, comme le réalise le docteur Christophe Charousset, permet un positionnement beaucoup plus précis et évite de nombreuses complications.
Les méthodes de stabilisation par arthroscopie ne sont plus très récentes. C’est Wolf en 1993 qui a décrit le premier la technique de Bankart sous arthroscopie. Le principe est de réparer directement par voie intra-articulaire les ligaments de l’épaule qui ont été déchirés par les luxations. Les objectifs sont doubles : recréer la concavité glénoidienne en réinsérant le labrum et restaurer la tension capsulo ligamentaire (Figures 5a, 5b et 6).
Plus récemment en 2008 Wolf a proposé d’associer à cette technique, le comblement de l’encoche de la tête humérale.
Cette intervention est proposée aux patients n’ayant pas de lésion osseuse sur la glène de l’omoplate ou ne pratiquant pas de sport de contact comme le rugby ou de combat comme la boxe. Les résultats des techniques de Bankart isolé sont bons avec toutefois des taux de récidive qui peuvent varier selon les études de 0 à 30%.
En revanche l’association du remplissage de l’encoche de Malgaigne a permis de réduire significativement le taux de récidive à moins de 3%*.
* résultats rapportés lors du congrès de la Société Française d’Arthroscopie en décembre 2015.
Ces interventions Latarjet ou Bankart sont réalisées en chirurgie ambulatoire (une journée d’hospitalisation).
Le retour à la maison devra être préparé et il faudra respecter les prescriptions médicales, rester au repos et glacer l'épaule (Cryothérapie), voir la vidéo d'explications
Un protocole de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) est mis en place (antalgique/cryothérapie/mise en place de l’attelle/rééducation) dès la période pré opératoire. La collaboration étroite entre les différents intervenants dans les soins périopératoires (chirurgien, anesthésiste, infirmier, kinésithérapeute, médecin traitant) est essentielle pour la réussite du protocole.
Le patient sort à son domicile le membre supérieur immobilisé par une attelle pendant 2 à 3 semaines, et la rééducation est entreprise immédiatement dès le lendemain de l'opération chirugicale afin de récupérer au plus vite l’ensemble des mobilités articulaires.
Protocole de rééducation après stabilisation par Butée Latarjet
La reprise du sport est autorisée au 3e mois post-opératoire. Le patient est revu en consultation pour le suivi post opératoire au 45e jour, puis à 3 mois avec un scanner pour vérifier la consolidation osseuse.
Il s’agit de douleurs antéro-externes de l’épaule survenant chez des sujets jeunes et sportifs lors des mouvements d’armé. Plus particulièrement dans des sports dit de lancer comme le tennis , le handball, le baseball … l’épaule qui lance peut devenir douloureuse par un mécanisme d’hyper sollicitation. Cette usure peut entrainer une perte de contrôle de la capsule articulaire jusqu’à la déchirure du Labrum ou SLAP lesion. On appelle cette pathologie : « L’épaule du Lanceur ».
Ces patients ne se plaignent pas ou peu d’instabilité mais de douleurs, et il faut donc savoir y penser.
Les examens pré-opératoires (Arthro IRM ou arthroscanner) permettent le plus souvent de confirmer le diagnostic.
Là encore, la seule possibilité thérapeutique est chirurgicale.
Les techniques utilisées sont les mêmes, mais ces cas sont souvent les plus accessibles au traitement arthroscopique. Les résultats de notre série personnelle rapportés lors du congrès de la Société Française d’arthroscopie avaient retrouvé un retour au même niveau sportif dans 90% des cas après l’intervention sous arthroscopie.
Beaucoup plus rare, elle ne représente que 5 % des luxations de l’épaule, et survient le plus souvent dans des contextes particuliers. Le diagnostic est plus difficile et souvent fait à retardement. Là encore, les examens sont surtout les radiographies simples et l’arthroscanner.
Pour les patients présentant une instabilité de l'épaule involontaire, le traitement chirurgical est supérieur au traitement médical.
Attention les luxations volontaires postérieures doivent être traitées fonctionnellement (rééducation), aucune intervention chirurgicale ne devra être proposée.
En cas de luxation récidivante, le seul traitement est là aussi chirurgical : butée ou retension ligamentaire par voie classique ou arthroscopique.
Les butées sont privilégiées s'il existe uen lésion osseuse de la glène de l'omoplate.
La retente capsulaire ou labrale postérieure (Bankart) assistée par arthroscopie donne d'excellents résultats lorsqu'il n'y a pas de lésions osseuses, en particuliers chez le sujet jeune (<30 ans), sportif (même chez le sportif contact). Nous avons traité de nombreux rugbyman qui ont pu reprendre le rugby dans des délais de 4 à 6 mois post opératoires.